Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

 

 Et dans une famille recomposée? Questions et réponses

Aller en bas 
AuteurMessage
Maya
Admin
Admin
Maya


Nombre de messages : 471
Age : 43
Localisation : Thiaumont
Date d'inscription : 13/10/2007

Et dans une famille recomposée? Questions et réponses Empty
MessageSujet: Et dans une famille recomposée? Questions et réponses   Et dans une famille recomposée? Questions et réponses EmptySam 13 Oct - 18:25

Choisir un nouveau partenaire de vie est une chose.
Faire cohabiter celui ou celle-ci et ses enfants avec ses propres enfants, en est une autre.

Le consensus de vivre ensemble demande d'abord de ne pas esquiver la vérité: une famille recomposée n'est pas une famille «de sang», mais aussi de ménager les susceptibilités et de faire preuve de diplomatie.

Le plus important est de savoir assumer soi-même son propre choix.

La jalousie entre frères et sœurs n'est-elle pas beaucoup plus explosive dans une famille recomposée?

Dans l'absolu, je ne vois aucune différence. Il faut un même consensus pour vivre ensemble entre frères et sœurs de sang ou enfants qui ne se connaissent pas et qui doivent partager le même lieu de vie. Si ce n'était pas vrai, il y aurait entre frères et sœurs de sang une entente toujours extraordinaire de la naissance jusqu'à la mort.
Mais on sait bien que ce n'est pas le cas. Ce n'est pas parce qu'on est frères et sœurs qu'on est fait pour vivre ensemble. Un vieux diction dit: «La famille, on la subit, les amis, on les choisit.»
Pour pouvoir «bien» subir la fratrie, qu'elle soit génétique ou «reconstituée», il faut que le cadre soit clair, que chacun se sente respecté. Alors peut-être que les enfants peuvent s'unir, surtout s'il y a un ennemi commun. Cet ennemi, ce sera parfois les parents quand ils prennent des décisions fermes concernant toute la fratrie. Les enfants râlent, mais cela crée une alliance entre eux. C'est très sain. C'est bien pour ça qu'il faut éviter de marquer des «préférences» ou de protéger l'un plus que l'autre. Ils sont parfaitement capables de se débrouiller entre eux. Ça se voit surtout quand les parents ne sont pas là…

N'y aurait-il aucune différence entre une fratrie «naturelle» et une fratrie «recomposée»?

Les différences sont surtout dans l'imaginaire. Sauf que, peut-être, dans une famille non recomposée, c'est plus progressivement qu'il faut s'habituer au petit frère ou à la petite sœur. L'aîné sent qu'il a d'autres atouts, ne fût-ce que de voir le bébé incapable de réaliser ce qu'il peut faire lui-même. Quand il faut vivre tout à coup avec d'autres enfants plus âgés ou d'âge égal, la concurrence est beaucoup plus forte et la vieille peur de «passer à la trappe» resurgit.

L'important, c'est la façon dont on appréhende une situation ou une personne à partir de ce qu'on imagine d'elle. Tout ce cinéma qu'on se fait dans la tête et qui crée tellement de conflits: le genre de réflexion «Il m'a dit telle chose: c'est la preuve qu'il ne m'aime pas».
En fait, cela vient confirmer quelque chose qui était déjà présent dans la tête de celui qui se sent agressé. Et cette sensation peut remonter au passé de cette personne et à la façon dont elle se voyait depuis longtemps. Le «Il m'a dit telle chose» vient réveiller une vieille souffrance et le conflit démarre. Et plus c'est inconscient, plus c'est virulent.

Que se passe-t-il dans l'imaginaire des frères et sœurs?

Une multitude de choses puisque tous les êtres sont différents, ont un passé propre, des événements de vie qui ne sont arrivés qu'à eux.

L'imaginaire est différent pour chaque être humain, alors il faut se méfier des généralités.
Chez les parents, il y a une culpabilité sourde: «Ai-je le droit d'aimer un autre que leur père ou une autre que leur mère? Ai-je le droit de les faire souffrir de cette situation?» Et ce malaise que l'on ne se formule souvent pas explicitement empêche d'être clair avec ses propres enfants. Alors, on est prêt à toutes les concessions pour se faire excuser. C'est mettre les enfants dans une position de toute-puissance qui ne leur fait pas du bien. Ou bien c'est vouloir à nouveau, à n'importe quel prix que «tout le monde s'aime» et c'est le risque d'épuisement à court terme! Parce que de toute façon, l'agressivité des enfants vis-à-vis du nouveau partenaire de son parent est inévitable. Ils ont à faire le deuil du couple papa-maman qu'ils ont connu et qu'ils regretteront toujours.

Les enfants regrettent-ils toujours le couple de leurs parents?


Ce couple représente le «pourquoi ils sont nés». Sa séparation leur brise un idéal et leur pose la question fondamentale: «Pourquoi suis-je né?»

C'est une illusion qu'ils doivent perdre: ils sont nés de ce couple, d'accord, mais ils ne vivent plus de lui. Il ont à vivre d'eux-mêmes. C'est un deuil nécessaire, car chaque enfant doit assumer sa vie en son propre nom.

Que peut-on dire aux enfants?

La vérité: «J'ai choisi de vivre avec cette personne. Tu n'es pas obligé de l'aimer, mais je ne permets pas telle ou telle attitude.»

Cela n'empêche pas d'écouter ce que les enfants ont à dire et de former une famille nouvelle avec tact!

La jalousie vis-à-vis des enfants du nouveau partenaire du couple n'est parfois qu'un exutoire qui permet d'assouvir une jalousie inconsciente vis-à-vis du nouveau partenaire lui-même. L'enfant souffre pour son parent «abandonné» et dont il prend la défense en provoquant «l'autre camp». Mais il se dégonfle assez vite quand il sent le parent «abandonné» retrouver une joie de vivre.

Il peut aussi y avoir une résurgence d'un sentiment puissant: la jalousie œdipienne. Elle flambe d'autant plus que rien ne lie l'enfant à cet adversaire.

«Ce n'est pas ma maman (ou pas mon papa). Je n'ai rien à faire de son amour. Ma mère (ou mon père) de naissance m'aime.» Donc, pas de quartiers, on peut laisser exploser toute la haine qu'on veut et en même temps on met à l'abri celui vis-à-vis de qui il est pourtant sain d'entrer en conflit: son père ou sa mère.

Dans l'imaginaire, on prend souvent une personne pour une autre, mais on ne s'en rend pas compte…

Faut-il dire aux enfants ce qu'on croit qu'ils s'imaginent?


Pas du tout! En tant que parent, on n'a pas le droit de toucher à cela! C'est à eux. C'est sacré. Ils feront la part des choses quand ils seront capables de le faire, mais c'est une violence qu'on ne peut infliger à un enfant. Il est important de savoir que leur imagination travaille, mais on ne peut rien en faire!

Françoise Dolto conseille de dire la vérité aux enfants!

Pas n'importe laquelle. Elle n'a jamais dit nulle part qu'il fallait leur balancer les vérités qu'on imagine en eux! Cela ne nous regarde pas en tant que parents! D'abord on est peut-être à cent lieues de la vérité et si on touche juste, c'est encore pire.

Françoise Dolto a assez déploré le fait que les parents se voulaient être les psychologues de leurs enfants! Dans un but d'aide, c'est peut-être à leur honneur, mais voilà, ce n'est pas leur boulot. En tant que parent, on peut être à l'écoute de son enfant, mais il faut se garder de sortir de son rôle.

Être à l'écoute, c'est dire: «Je sens que ce n'est pas facile pour toi, mais j'exige que… et si cela ne te satisfait pas, tu peux aller en parler à quelqu'un d'autre.»

«J'exige que… » Quoi par exemple?

Que tu respectes mon ou ma partenaire…

Il faut toujours prendre la défense de son partenaire?

C'est normal, non? Les parents font des choix et doivent les assumer. À moins bien sûr qu'il y ait de la maltraitance dans l'air… Ceci dit, le beau-père ou la belle-mère (c'est aussi le nom du nouveau partenaire...) ne peut continuellement se cacher derrière son partenaire et laisser à l'autre le rôle d'émissaire. Il doit, lui aussi, se faire respecter. L'enfant a besoin de sentir que «l'adversaire» est assez confiant en lui pour l'affronter. C'est de cette confrontation que peut naître le respect mutuel.

Il vaut mieux partir du principe qu'on ne peut pas faire plaisir à tout le monde…Qu'en assumant ses propres choix, on aide les enfants à faire face aux choix qu'ils auront à faire lorsqu'ils seront adultes: nous voyant au clair avec nous-mêmes, ils pourront l'être aussi.

Faut-il absolument passer par ces moments pénibles et souffrir qu'ils nous en veuillent?

En vouloir à ses parents et le leur montrer ne signifie pas qu'on ne les aime pas. «En vouloir» à quelqu'un, c'est aussi lui montrer qu'on tient à lui!

«J'ai élevé Damien seule. Un enfant merveilleux qui a été pendant cinq ans mon bonheur et ma seule raison de vivre. J'ai peut-être eu tort: tout-petit qu'il était, il m'entendait souvent pleurer et devait sentir mon chagrin. Puis, je me suis mariée, avec déjà l'envie de donner un frère ou une sœur à mon fils. Damien a tout de suite considérer mon mari comme un père. Et lui l'aime comme son enfant. On était heureux. J'étais enceinte et Hervé est né. Un bébé rose, deux yeux immenses. J'étais comblée et inquiète à la fois. Je me suis sentie mal à l'aise quand Damien est venu me voir à la maternité, un peu comme si je l'avais trahi… Aujourd'hui, Hervé a six mois. C'est une enfant joyeux, plein de vie qui m'accapare et me fait fondre de tendresse. Avec Damien, quelque chose s'est cassé, irrémédiablement: il est devenu grognon, taiseux, agressif. Il pleurniche et je n'ai plus envie de le cajoler. Je sais qu'il est jaloux, mais je m'énerve. J'en ai du remords, mais je ne parviens pas à me raisonner. Mon mari a un travail accaparant. Il rentre tard. J'essaie de ne pas l'ennuyer avec tous ces problèmes. Cela me fait du bien de me confier à vous.»

Béatrice

«J'aime beaucoup Roseline. C'est la fille que mon mari a eue d'un premier mariage. C'est une petite fille attachante. Mais il voudrait que je l'aime comme ma propre fille, que je ne fasse, que je ne sente pas de différence. Ce n'est pas facile. J'en viens à surveiller mes paroles et mes gestes et je perds toute spontanéité!»

Fabienne

«Mon compagnon a trois grands enfants alors que mon fils à moi n'a que 4 ans. J'ai l'âge d'être leur grande sœur… Je ne comprends pas ces grands adolescents, je ne sais pas bien comment me comporter avec eux. Je suis à l'aise pour gérer le ménage et l'intendance d'une nombreuse famille, mais comme mère, je crois qu'on “mûrit” avec ses propres enfants. Je ne suis mère que depuis 4 ans…»

Carine

"Nous nous croyions en pleine lune de miel, mon amie et moi quand nous nous sommes mariés. Ses enfants vivent avec nous. Mais dans ma maison, celle où j'ai vécu avec ma première femme. Quand mon fils vient chez nous, il ne se sent plus chez lui… Les lieux sont envahis. Pire: d'autres enfants y vivent. Il se referme complètement.»

Xavier

«Je croyais que prendre les enfants ensemble en vacances, ceux de ma femme et les miens, serait intenable. Quand ils passent un week-end ensemble chez nous, il y a des disputes continuelles. Nous avons risqué pourtant une location en Ardennes, tous ensemble. Est-ce parce que nous étions, ma femme et moi, plus disponibles? Est-ce parce que la maison louée était un “terrain neutre”? Cela s'est très bien passé. Les garçons sont devenus inséparables, pour les bons et les mauvais coups!»

Paul

«Nous avons été particulièrement interpellés dernièrement par la visite d'une petite nièce de 11 ans, en vacances chez nous avec son frère. Leurs parents sont séparés. Leur père s'est remis en ménage. En plus de ses deux enfants à lui, sa nouvelle compagne a elle-même deux garçons qui ont approximativement le même âge que notre nièce. De plus, ils ont eu récemment une petite fille. Au cours de la conversation, notre nièce nous a fait part de son ras-le-bol face à cette famille nombreuse soudaine qui a envahi sa maison, son territoire. Au début, elle refusait l'idée de la naissance d'une petite sœur qu'elle ne voulait d'ailleurs pas considérer comme telle. Heureusement, après la naissance, elle a été ravie de découvrir la nouvelle venue. Par contre, avec ses demi-frères, rien ne va plus. Les larmes aux yeux, elle nous a dit qu'ils se permettent d'entrer dans sa chambre quand elle est chez sa maman et qu'ils prennent ses affaires. Elle a demandé une clé à son père, mais il minimise le problème et lui dit même qu'elle exagère. Elle se plaint d'être moins bien traitée que ses demi-frères. Par exemple, que la compagne de son père ne ferait pas à manger quand ses fils ne sont pas là. Elle ressent également celle-ci comme une rivale. Nous lui avons proposé de continuer à en parler avec son père, mais elle ne nous a rétorqué qu'un long silence soucieux. Quand nous l'avons invitée à s'adresser à sa mère, elle a répondu qu'elle avait peur que celle-ci n'en parle à son avocat. Nous avons essayé de dédramatiser, mais elle se trouve manifestement mal à l'aise. Elle voudrait que nous servions d'intermédiaires et il est vrai que notre frère n'aime pas en général être confronté à un problème relationnel, vrai ou feint, et qu'il va trouver que nous exagérons. N'y a-t-il pas moyen de sortir de cette impasse?»

Chantal et Louis

Ce texte a été publié par La Ligue des Familles de Belgique dans son édition Le Ligueur du 2 mai 2001.
Revenir en haut Aller en bas
https://jaiunadoalamaison.forumpro.fr
 
Et dans une famille recomposée? Questions et réponses
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Les phantasmes en 10 questions.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Espace parents. :: Familles recomposées-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser