Le trou fait une p(i)ercée dans la mode

Le trou fait une p(i)ercée dans la mode









Déjà, Drazic, dans « Hartley, cœurs à vif », t'avait fait craquer avec
son piercing à l'arcade sourcilière. En voyant Pierrick Lilliu de la «
Nouvelle Star », tu as eu ta confirmation : les bijoux vont décidément
bien aux mecs ! Tu aurais bien essayé de convaincre ton chéri de se
laisser faire un trou, mais tu n'en as pas besoin : il veut un anneau à
la lèvre inférieure. Il veut aussi te voir avec un nombril sexy, orné
d'un diamant. Ça tombe bien, toi aussi !


Le piercing, tendance depuis quelques années, est une pratique
ancienne. En devenant courant, en s'affichant aussi bien à l'écran que
dans la rue, sur les stars et M. Tout-le-monde, il a un peu perdu de sa
signification. Mais le piercing, qui marque la chair, n'avait pas
seulement des visées esthétiques. S'inscrivant dans le corps, il
servait d'épreuve initiatique ou affichait l'appartenance ethnique. Le
piercing à la narine, très répandu en Inde, était réservé aux castes
supérieures. Avec les babas-cool, en quête de spiritualité, il est
arrivé en Europe. Chez les Aztèques et les Mayas, la langue transpercée
devait permettre aux prêtres de communiquer avec les dieux.
Aujourd'hui,
s'il sert encore à affirmer sa personnalité et son appartenance à une
tribu, il est surtout lié à la mode et à l'esthétique. Un diamant au
nombril met en valeur ta danse du ventre et ta sensualité. Le strass à
la narine met en avant la perfection de ton nez. Au menton, un pic en
acier, peut accentuer l'air viril. Le percing, sous forme d'anneau, de
clou, de spirale tribale, etc., s'adapte à tous les styles et à tous
les caractères. Tendance techno ou lolita, il y en a forcément un pour
toi ! Pour de déhancher sur le dancefloor, sous la lumière noire, tu
peux parfaire ta tenue de fêtard(e) avec un anneau phosphorescent. Tu
peux aussi afficher ton humeur avec un smiley. Cubes colorés, boules
transparentes et piercings incurvés vont suivre tes envies. Si tu veux
tirer la langue, rien de tel que les picots fluos. Le body art, c'est
beau et c'est fun. Alors amuse-toi à t'exprimer de manière variée !
Visse ou tête de mort un jour, un soleil doré qui pend à une chaîne le
lendemain.
Se faire piercer est un
acte qui s'est banalisé. Pourtant, il n'est pas sans risque pour la
santé. Le piercing se pratiquant à l'aiguille, il existe des risques de
contamination du sang. Pour ne pas contracter l'hépatite B ou C, ou ne
pas être infecté par le VIH, il faut t'assurer du respect des règles
sanitaires : l'aiguille doit être à usage unique, et enfermée dans un
emballage stérilisé. Tous les instruments utilisés doivent être
stérilisés, le bijou doit être désinfecté (mais pas à la va-vite : il
doit être plongé pendant à peu-près trente minutes dans un produit
désinfectant) et le praticien doit impérativement porter des gants
chirurgicaux. Pour être dans la légalité, il doit aussi réclamer une
autorisation parentale aux mineurs. S'il ne la demande pas, méfiance !
Sa négligence peut en cacher d'autres, plus graves pour ta santé. Tous
les pays n'ayant pas la même culture de l'hygiène, ne profite pas d'un
séjour à l'étranger pour échapper à l'accord parental. Même s'il
n'existe pas de réglementation ou de statut professionnel en France,
les risques sont plus limités.
Une
fois piercé(e) dans de bonnes conditions, tu dois faire particulière
attention à la période de cicatrisation. De mauvais soins entraînent la
prolifération de bactéries. Pour éviter toute infection, respecte les
prescriptions du pierceur : application d'une lotion antiseptique ou
nettoyage au savon, rinçage au sérum physiologique, aération de la
plaie, etc. Dans le cas du piercing de la langue, il faut éviter
l'alcool, le tabac ou l'aspirine.
Si
tu veux te rajouter un piercing juste le temps d'une soirée, si tu
crains les complications, tu peux toujours recourir au faux piercing :
aimanté, autocollant ou à pincer, il est de plus en plus réaliste.
Avant de passer à l'acte, il te permet de voir si ça te va. Avant
l'aiguille, certaines stars, auraient dû l'essayer...
Crédit photo : © Boccabella/Oredia