Le combat contre la mutilation féminine continue pour Khady

Le combat contre la mutilation féminine continue pour Khady Koita



"J'aiété excisée à l'âge de 7 ans. J'ai été mariée à 13 et je suis arrivée
en France, un an plus tard. A 17 ans, j'avais déjà 5 enfants. J'ai été
élevée dans l'idée de devenir une femme soumise. Ce n'est qu'en France,
avec l'aide de femmes françaises, que je me suis enfin sentie un être
humain à part entière." (Khady Koita)

Mercredi, la Fondation P&V a remis son prix de la Citoyenneté 2007 à Khady
Koita, la présidente du réseau européen pour la prévention et
l'abolition des mutilations génitales féminines et auteur du livre Mutilée.
"Le jury du Prix de la Citoyenneté de la Fondation P&V a distingué
Khady Koita parce qu'elle a rompu le silence qui entoure cette question
pénible (de l'excision) et qu'elle tente de convaincre les hommes et
les femmes du monde entier d'abandonner cette tradition qui déshonore
les femmes", a indiqué la Fondation.

Parcours
Khady Koita est née en 1959 au Sénégal. Elle est encore une enfant lorsqu'à sept ans, elle est excisée. En se battant pour trouver son
indépendance, en apprenant et en aidant d'autres femmes, elle a compris
les vraies conséquences d'une tradition qui n'a pas lieu d'exister. Une
souffrance et un traumatisme qui poursuivront ces fillettes durant
toute leur vie de femme. Khady, dans son malheur, a eu de la chance...
Elle a pu aller en classe, étudier, apprendre. Des atouts qui
démontrent que l'éducation et l'autonomie sont les conditions
indispensables pour l'émancipation.

Car Khady, elle, a réussi son pari: elle est devenue autonome et grâce à cela, elle peut maintenant témoigner à travers le monde et continuer à aider ses soeurs de souffrance. Un combat qu'elle mène depuis 25 ans et qu'elle ne compte pas arrêter de si tôt. Ses actions? Elle a créé le GAMS (Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles qui est actif en France et
en Belgique) pour laquelle elle travaille aussi en tant que formatrice.
Ensuite, elle a fondé "La Palabre", ASBL belge qui tente de mettre en
place des centres d'hébergement et de formation pour les jeunes filles
menacées de mutilation. Depuis 2000, elle est présidente de l'Euronet
FGM, réseau européen pour la prévention et l'éradication des
mutilations génitales féminines qui regroupe une trentaine
d'associations dans 15 pays européens.

Encouragement
Concernant ce prix, Khady Koita a déclaré au journal La Libre: "C'est
un honneur et surtout un encouragement à poursuivre la lutte que les
associations dont je fais partie ont entreprise. Je reçois ce prix au
nom de toutes les femmes du monde qui continuent à souffrir à cause de
l'ignorance et je le dédie à tous ceux qui combattent la discrimination
et la souffrance et défendent la dignité et l'intégrité de la femme. Il
me redonne le moral car cette lutte est difficile et parfois
décourageante. Il y a un an, une petite Egyptienne est morte des suites
d'une excision (ablation du clitoris) mal réalisée. J'ai failli tout
laisser tomber en apprenant la nouvelle mais il faut continuer et
espérer".

L'excision clitoridienne est l’ablation de la
partie externe du clitoris et est parfois étendue aux petites lèvres.
Cette mutilation génitale féminine est illégale dans la plupart des
pays du monde. Il s'agit d'une tradition purement culturelle qui ne
repose sur aucun socle religieux (on retrouve d'ailleurs ces pratiques
dans de nombreuses religions: chrétienne, musulmane, etc.) Certains
pays les pratiquent à grande échelle (en Egypte, Guinée, Soudan ou en
Somalie) alors que dans d'autres (Sénégal, Burkina Faso...), elles ne
concernent qu'un petit pourcentage de jeunes filles. La solution pour
venir à bout de ce fléau? Oser dire non. Un choix difficile, surtout
pour les jeunes enfants. Une prise de position qui implique un certain
savoir (du corps féminin, de ses besoins réels, de la religion, etc.)
et une meilleure compréhension qui, hélas, n'est pas toujours
accessibles à ces jeunes filles. (CA)

chapeau,magnifique combat
sincèrement,j espère que plus aucune petite fille au monde ne devra encore subir cette horeur