PARIS (AFP) - Cécilia et Nicolas Sarkozy ont annoncé
jeudi leur divorce , une situation totalement inédite pour un président
français, mettant ainsi fin à plusieurs mois de rumeurs et de
spéculations.
C'est par un communiqué lapidaire de 15 mots que le couple présidentiel a
officialisé ce qui faisait presque régulièrement la Une des médias."Cécilia
et Nicolas Sarkozy annoncent leur séparation par consentement mutuel.
Ils ne feront aucun commentaire", annonçait à 13H20 un communiqué de
l'Elysée. Environ deux heures plus tard, le porte-parole de l'Elysée
David Martinon annonçait que, selon un nouveau communiqué, le couple
présidentiel avait "divorcé par consentement mutuel".Leur avocat
commun, Me Michèle Cahen, explique dans un entretien au Parisien publié
vendredi que "le divorce de Cécilia et Nicolas Sarkozy a été prononcé
lundi 15 octobre devant la présidente des juges aux affaires familiales
de Nanterre, Mme Choubrac"."Ils se sont tous les deux présentés
au tribunal, en ma présence, et ont réitéré devant la magistrate leur
volonté de se séparer. Le divorce est donc acté", précise-t-elle.Le
Parti socialiste de son côté s'est demandé si le fait que l'Elysée ait
"choisi ce jeudi, jour de forte mobilisation sociale", pour annoncer la
nouvelle, était bien une "simple coïncidence".Dans un entretien
à L'Est républicain vendredi, Cécilia Sarkozy affirme avoir "tout
essayé" avec son ex-mari pour relancer leur couple mais que ce n'était
"plus possible".Elle confesse aussi avoir "rencontré quelqu'un"
en 2005, être " tombée amoureuse", puis être "partie" du foyer conjugal
avant d'être "rentrée à la maison il y a un an" pour "essayer de
reconstruire quelque chose", mais sans y parvenir.Cette annonce
par étapes du divorce du couple présidentiel est survenue alors que le
président vivait sa première épreuve de force sur le terrain social,
avec une grève nationale sur les régimes spéciaux de retraite.Premier
divorcé élu à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, 52 ans, est donc également le
premier chef d'Etat français à divorcer pendant son mandat. Mariés
depuis 1996, le couple a un fils, Louis, agé de 10 ans, qui résidera
"de façon habituelle" chez sa mère et "gardera des contacts très
étroits avec son père", a précisé Me Cahen, interrogée sur RTL.Le
couple offrait l'image d'une famille recomposée, avec leurs enfants
Judith et Jeanne-Marie, nées d'une première union de Cécilia avec
l'animateur Jacques Martin, et Pierre et Jean, issus du premier mariage
de Nicolas Sarkozy. Le président et son épouse, 49 ans, s'étaient déjà
séparés en 2005, avant de se retrouver un an plus tard.Après
avoir été très présente à ses côtés dans la vie politique - elle fut
notamment sa chef de cabinet à l'UMP - Cécilia Sarkozy s'était mise en
retrait, n'apparaissant quasiment pas en public pendant la campagne
présidentielle. Mais on lui prêtait une influence importante dans
l'ombre.Le président, qui n'a jamais fait mystère de
l'importance de son épouse à ses yeux et qui multipliait publiquement
hommages et attentions, avait affirmé pendant la campagne et depuis son
élection que son épouse "aurait un rôle", encore à définir, auprès de
lui à la présidence. Le couple ne s'était toutefois pas installé à
l'Elysée et Mme Sarkozy n'avait fait que très peu d'apparitions
officielles.Elle était en revanche intervenue de façon aussi
spectaculaire qu'inattendue dans le dossier des infirmières bulgares
détenues en Libye, faisant deux fois le voyage de Tripoli comme
"émissaire personnel" de son époux et raccompagnant les infirmières à
Sofia dans un avion officiel français.Ses absences répétées
alimentaient les rumeurs. Cet été, en vacances aux Etats-Unis, elle
avait renoncé au dernier moment à un déjeuner chez le président George
Bush, officiellement pour cause "d'angine blanche", avant d'être
photographiée le lendemain faisant du shopping.Mais Cécilia
n'était plus apparue en public depuis le 20 septembre, jour des
obsèques de Jacques Martin. Un proche de Nicolas Sarkozy, le député
Patrick Balkany, a expliqué après ces annonces que Cécilia "ne
souhaitait plus participer à la vie du président, à la vie publique".
"C'était quelque chose d'inéluctable", a-t-il ajouté.Du côté de
l'opinion publique, 79% des Français considèrent ce divorce comme un
événement "peu ou pas du tout important" pour la vie politique, 18%
étant d'un avis contraire, selon un sondage de l'Institut CSA pour Le
Parisien.