Dépression, suicide et explosion (29/10/2007)
Sybille, dépressive, aurait bouté le feu à son appartement avant de sauter du 5e étage WOLUWE-ST-LAMBERT 6 h 50. C'est l'heure à laquelle une maman de deux enfants a choisi de
mourir. Une triste décision qui est loin d'avoir été prise sur un coup
de tête. Dépressive depuis des années suite à son divorce, Sybille d.
(une famille noble très connue de Belgique), 40 ans, a décidé de
partir. De manière violente, aurait-on envie d'écrire... Après
avoir mis le feu à son appartement, elle s'est jetée par la fenêtre,
laissant derrière elle ses deux enfants (qui étaient chez leur papa).
Ce geste personnel engendre d'autres drames puisque les neuf familles
qui occupaient l'immeuble, situé au 6 de l'avenue Paul Hymans, à
Woluwe-Saint-Lambert, sont à présent sans toit ! Le bâtiment,
irréparable, devra tout simplement être rasé. Selon les
premiers éléments de l'enquête, Sybille, explique le parquet de
Bruxelles, aurait bouté le feu à son appartement (ce n'est pas le sien,
elle le louait). "Sans doute dans la cuisine", précise le parquet qui
attend le rapport définitif de l'expert. "Les chiens pisteurs devront
déterminer si effectivement il y a eu des traces d'accélérants, mais la
thèse du suicide est plus que probable." Réalisant sans doute
la gravité de son geste, la maman s'est rendue chez les locataires du
dessus. "Elle a crié : il y a le feu chez moi, il y a le feu chez moi."
Les occupants des étages supérieurs, des personnes âgées, ont
immédiatement quitté l'immeuble. "Une des dames a précisé que la
victime (Sybille) avait les cheveux en feu." C'est à cet instant que
les secours ont été avisés. Il est 6 h 50. Quelques minutes plus tard,
tout le quartier a été réveillé par une énorme déflagration. Toujours
selon les premiers éléments de l'enquête, il semble que l'explosion de
gaz ne soit pas intentionnelle. "Les tuyaux de la cuisinière ont fondu
suite à l'incendie", nous explique un secouriste. En regardant
la façade de l'immeuble de cinq étages et de dix appartements (deux de
chaque côté face à la rue), on imagine l'importance de l'explosion de
gaz. L'image est presque surréaliste. L'appartement du troisième étage
à gauche a tout simplement disparu. Il ne reste plus rien. Plus de
châssis, plus de fenêtres. Juste un énorme trou béant noir. À
l'arrivée des pompiers, quelques habitants avaient déjà réussi à
quitter les lieux. D'autres ont été sauvés de justesse par les
secouristes. Pas Sybille. Après avoir avisé ses voisins de l'incendie,
elle n'est pas redescendue dans son appartement. Elle est restée au 5e
étage. Elle s'est rendue sur le balcon côté rue. Elle a enjambé la
balustrade et a sauté. C'était son choix. Sybille avait décidé de
mourir, laissant derrière elle un chaos général. Neuf familles sans
logement. Et ses deux enfants, un garçon de 11 ans et une petite fille de 9 ans, sans maman...
Emmanuelle Praet
© La Dernière Heure 2007